© Frank Herfort
Une fleur blanche dans une tignasse noire. Un visage trop grandi. Le nez bosselé du dedans, le front marqué d’un épais pli, mais la peau juvénile encore. L’épaule nue lui fait presque un crâne contre la joue, tant le bras est arqué. Les mains elles-mêmes, surprises, au point que les doigts semblent en désordre, soulignant la malformation de l’ensemble devinée au premier regard. Le jeune homme porte une chemise blanche, mais un drapé noir en dissimule les trois-quarts. Sur ce pan obscure les nervures des feuilles seules attrapent un peu de lumière, mais alors, on croirait des racines maigres. Dans un vase de verre trempe un bouquet de noir et de blanc, et sur la tige qui trempe dans l’eau, une feuille oubliée rappelle un oiseau mort. Restent deux cerises rouges, d’un été qu’on croyait révolu.
Un jeune homme imberbe. Très brun de cheveux et de sourcils. Les mèches en abondance sur le front, l’oreille et la nuque. Les yeux aussi, noirs, presque ourlés par l’ombre d’un cerne sans fatigue. Ils tombent un peu, sous d’épaisses paupières roses, comme au sortir du sommeil, on reste longtemps piégé dans le souvenir d’un rêve. Rondeur des lèvres, du nez et de la face. Sans la puissance des muscles entourant la clavicule et l’épaule dénudées, on pourrait croire un petit garçon. Le torse lisse est caché par l’imposante corbeille de fruits qu’il tient d’un seul bras. Les plis de l’ample chemise dérobent le volume véritable des biceps, mais le poignet est assez large, ainsi que la main… Quant aux fruits, ils sont de l’été tardif et de l’automne naissant. Cette cueillette unique qui se perd d’un jour, l’autre.
Rossini se joue en équipe, chacun à son poste et avec une seule balle. C’est peut-être à force de le répéter à longueur de cours, qu’est venue l’idée d’en faire tirer une en l’air avant la strette finale.
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