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ÉCRIRE LE PRINTEMPS XXI

  • Photo du rédacteur: Emmanuelle Cordoliani
    Emmanuelle Cordoliani
  • 30 mai
  • 2 min de lecture


Je voudrais donner des nouvelles après un long temps de retrait. En ce moment, ce que j’écris tourne autour des problèmes intestinaux d’un âne, de la vie nocturne de marcheurs enfiévrés, du couteau suisse du rituel érotique, de la substitution de l’objet-livre à la lecture, de ma vie de carcassière et de la théorisation de la pratique de l’enseignement de la scène lyrique. Qu’on se rassure, pas dans le même dossier.


Je pensais que mai sonnerait la sortie d’une période chargée en termes de mise en scène, avec les deux spectacles du mois d’avril (La Belle Hélène et Une revue 1830-1930). C’est que j’avais bien anticipé cet embouteillage d’avril… oubliant simplement que depuis octobre, il y aurait eu quatre autres spectacles, deux livrets et un colloque. Cette incapacité à nommer même approximativement la charge de travail me confond. Discutant le coup avec un des associés de La Mezzanine à Valenciennes, j’apprends que l’état dans lequel on conduit une vingtaine de kilomètres, avant de prendre conscience qu’on était au volant, est une forme d’hypnose. J’en viens à me demander quelle proportion de ma propre existence je passe dans cette hypnose légère pour évaluer si mal ce que je produis, sinon en qualité (c’est un autre débat), au moins en quantité…


La Belle Hélène, CNSMDP avril 25, crédit photo : Margaux Loire
La Belle Hélène, CNSMDP avril 25, crédit photo : Margaux Loire

Je repère aussi que ce journal ne fait jamais l’économie d’une bonne jérémiade d’introduction pour arriver à une analyse. Il faut que la plainte s’écoule, et comme la poussière, elle revient toujours. Si j’ai tant de difficulté à envisager l’effort, c’est un peu la faute de la Jeanne, ma grand-mère, qui m’a appris à cuisiner en même temps le repas du jour et celui du lendemain. La simultanéité qui est la marque de fabrique de ce que je conçois, avec son système de ramifications par stolons, marcottes, scissipares… défie tout calcul, déjoue, en tous cas, les miens.

Quand s’arrête la course aux spectacles, je m’aperçois avec surprise que je n’ai pas cessé d’écrire, mais que j’ai mis à pied toute réflexion relative à ce que j’écrivais et comment. Ce sont de longues périodes d’action, qui rapproche l’écriture de ce que je fais le mieux : jouer, acter, agir.

 

Il en va de même avec le Journal d’un Mot, AN [V], qui sera sous presse sous peu, n’ayant pas pâti de cette course d’endurance : en l’assemblant, j’ai la certitude qu’il a été écrit sous hypnose, voire qu’à présent le pli est pris et que les cinq prochaines éditions s’écriront toutes seules.



 

Une dizaine des 52 mots qui le composent ont été adoptés. Si le cœur vous en dit et que vous êtes en fonds : ADOPTEZ UN MOT. L’opération fait des adieux à la manière des Frères Jacques, qui crédite le manque d’organisation et non sur la stratégie commerciale, hélas… Encore et par avance merci.

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